Eric Guntermann sera chercheur postdoctoral à l'Université de Californie à Berkeley

Eric Guntermann est chercheur postdoctoral à la Chaire de recherche du Canada en démocratie électorale. Eric a reçu une bourse de recherche postdoctorale du FRQSC et déménagera en Californie en juillet 2018. Il y travaillera avec Gabriel Lenz (l'Université de Californie à Berkeley) .

Voici un résumé du projet de recherche postdoctorale d'Eric :

La montée du populisme dans de nombreuses démocraties semble indiquer que la démocratie est en crise. Les dirigeants de ce mouvement affirment que les gouvernements et les partis traditionnels sont des mauvais représentants des citoyens. Deux livres influents récents (Achen et Bartels, 2016; Lenz, 2012) proposent qu'il y a un déficit démocratique et que le comportement électoral des citoyens en est la cause. Plutôt que de voter en fonction de leurs préférences politiques, les électeurs votent en fonction de facteurs non pertinents. Ces auteurs affirment qu'à cause du comportement politique déficient des citoyens les partis et les gouvernements ne représentent pas adéquatement les préférences des citoyens. Cependant, aucune étude n'a analysé le lien entre le comportement électoral et les politiques gouvernementales ou les positions des partis politiques. Je propose de clarifier le lien entre le comportement électoral et les positions des partis. Dans le modèle influant de la démocratie de Downs (1957), les citoyens votent pour le parti avec les positions les plus proches des leurs. Ensuite, les partis politiques changent leurs positions pour les rapprocher aux préférences des citoyens afin de maximiser leurs votes. Ce modèle est problématique parce que Lenz (2012) a démontré que les citoyens votent rarement en fonction de leurs opinions politiques. Je propose d'analyser le comportement électoral et de déterminer les enjeux sur lesquels les préférences politiques influencent le vote. Quand c'est le cas, les partis devraient avoir un incitatif à ajuster leurs positions aux préférences des citoyens. Je vais utiliser une approche que j'ai développé pendant mon séjour à l'Université de Göteborg (Suède) pour mesurer l'ampleur de l'influence des préférences politiques sur le vote. Je vais ensuite tester si les partis ajustent plus leurs positions aux préférences des citoyens quand les enjeux influencent plus le vote. Je vais me concentrer sur six démocraties avec des institutions variées: l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Suède. Cette variation me permettra de tester le mécanisme que je propose. Je propose que les grands partis déterminent l'importance des enjeux pour les électeurs en observant les changements dans le vote pour les petits partis avec des positions claires sur des enjeux. L'Allemagne et la Suède ont des modes de scrutin proportionnels permettant aux petits partis d'avoir du succès. La France a un système à deux tours qui permet aussi la survie de plusieurs partis. Le Canada, le Royaume-Uni et les États-Unis, quand à eux, ont des systèmes non-proportionnels qui rendent difficile la survie des petits partis. Pour mesurer les positions des partis politiques, je vais utiliser trois mesures différentes dans le but de démontrer que les conclusions ne dépendent pas d'une source de données particulière. Je vais utiliser les sondages d'experts de Chapel Hill (Polk et al., 2017), les mesures du Manifesto Project (Volkens et al., 2017) et l'analyse automatisée de programmes politiques avec le logiciel Wordfish (Slapin et Proksch, 2008). En résumé, je vais considérer si les partis changent leurs positions dans la direction de l'opinion publique quand les opinions influencent le vote.

 

Ce contenu a été mis à jour le 6 décembre 2021 à 9 h 28 min.