Séminaire du mardi - 9 mars

L'ombre du confucianisme: les valeurs traditionnelles conditionnent le biais de négativité chez les Asiatiques de l'Est

Baowen Liang (Université de Montréal)

La théorie du biais de négativité soutient que les gens accordent plus d'attention aux informations négatives qu'aux informations positives. On fait valoir que le biais est une conséquence de l'aversion au risque qui s'est développée au cours de l'évolution et fait donc partie de la nature humaine. Dans cet article, je conteste cette affirmation dominante, en mettant l'accent sur la pertinence des valeurs culturelles dans la compréhension de la présence et de la force du biais de négativité. En utilisant les données du World Value Survey, je démontre que la négativité dans le jugement politique prévaut dans le contexte occidental (Europe, Océanie et Amérique), mais aucun phénomène de ce type n'est observé en Asie et en Afrique. Pour expliquer cette divergence, je me concentre sur le cas de l’Asie de l’Est et j’explore comment le patrimoine culturel régional peut avoir un impact sur le biais cognitif des citoyens envers la négativité. Une analyse des données du baromètre asiatique montre que les valeurs confucianistes réduisent considérablement la négativité des gens dans les impressions politiques. De plus, je trouve que le confucianisme modère la façon dont les citoyens recourent à des considérations négatives et positives sur la performance gouvernementale lorsqu'ils expriment leur soutien au régime. Ces résultats remettent en question la généralisabilité de l'asymétrie des jugements en dehors du contexte occidental et plaident en faveur d'une inclusion des variables culturelles dans les futures études sur le sujet.

 

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Ce contenu a été mis à jour le 4 mars 2021 à 10 h 50 min.

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