Séminaire de la Chaire électorale - 30 novembre

Les jeunes sont-ils voués à être des candidats « poteaux »

Philippe Chassé - Étudiant au doctorat à l'Université de Montréal et Sciences Po Paris; Camille Gélix, Sciences Po Paris

Au cours des dernières années, un certain nombre de travaux (Stockemer et Sundström 2021 ; 2022) ont mis en exergue la nature « gérontocratique » des institutions politiques des démocraties occidentales. Quoiqu’ils représentent une tranche non négligeable de la population, rares sont les jeunes adultes qui obtiennent un siège lors des élections législatives de leur pays. Pourtant, les électeurs ne semblent pas avoir de préjugés défavorables à l’égard des jeunes candidats (Estima et Smith 2022 ; McLean et Ono 2022 ; Roberts et Wolak 2022). Cette étude s’intéresse à un autre facteur qui pourrait contribuer à la sous-représentation des jeunes : le niveau de compétitivité des circonscriptions dans lesquelles les partis politiques choisissent de nommer des candidats qui ont moins de 35 ans. À l’aide de données portant sur les élections législatives françaises de 2012, 2017 et 2022, elle tente de déterminer si, au même titre que les femmes (Thomas et Bodet 2013) et les personnes issues des minorités visibles (Kulich, Ryan et Haslam 2014), les jeunes adultes ont tendance à se voir attribuer des circonscriptions qu’ils n’ont peu ou pas de chance de gagner. Deux mesures inspirées des travaux de Thomas et Bodet (2013) sont utilisées. L’une est « statique » et l’autre est « dynamique ». Les résultats préliminaires obtenus à l’aide de la mesure statique laissent présager que les jeunes — et plus particulièrement les jeunes femmes — sont plus enclins que les autres à être des candidats « poteaux ».

Ce contenu a été mis à jour le 28 novembre 2022 à 10 h 05 min.